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ÉCU FILM FESTIVAL, 2025

Raoul Dattola 
SOLITARIUM (French)
Solitarium 1.jpeg

Festival Screening

7 Parnassiens – Grande Salle  

11, May 2025

Session 8 - 17:04​​

Version anglaise​​

 

April, 25, 2025

Un ermite reclus du monde. Une caissière aux rêves brisés. Son voisin aux penchants troublants. Un chômeur en quête d’emploi. Un enfant laissé seul chez lui avec son ami imaginaire. Toutes ces personnes solitaires aux destins croisés ont été les patients d’Arthur Morhan, un psychanalyste au bord de la crise de nerf…

 

Bonjour Raoul, merci d’avoir accepté de discuter avec The New Current. Avez-vous hâte de voir votre film Solitarium à l’ÉCU en mai?

 

On va dire que je suis partagé entre les retours toujours enrichissants du public et ma relation pas toujours très saine avec ce film. C’est vrai que c’est toujours réconfortant quand quelqu’un vous dit à quel point votre film l’a touché, ou que d’autres en font des analyses profondes... mais mon côté cynique me fait dire que ceux qui n’aiment pas ne se manifestent que très rarement en public. Et, même sans ça, revoir Solitarium reste une épreuve pour moi. C’est difficile de rester objectif et de ne pas laisser parler ses névroses quand on voit sans cesse les mêmes erreurs irrémédiables à l’écran, dont on est le seul responsable. Mais j’essaie toujours de me rappeler que ce sont aussi les imperfections d’une œuvre qui la rendent unique.

 

Que représente pour vous la présence de Solitarium dans la catégorie Long-métrage dramatique européen?

 

J’en suis très honoré. Sincèrement. D’autant plus que les films sélectionnés semblent déborder d’idées et d’un désir d’expression sincère, tout en ayant des styles visuels très marqués. En toute honnêteté, j’ai même hâte d’en voir certains. Sans oublier que c’est le dernier festival dans lequel Solitarium sera présenté, ce qui n’est pas rien non plus pour moi.

Solitarium a connu un excellent parcours dans les festivals, remportant de nombreuses nominations, dont celle du meilleur réalisateur au Festival international du film de Nice (2024). Qu’est-ce que cela représente pour vous d’avoir reçu un tel accueil?

 

À vrai dire, pour Nice, je n’ai malheureusement pas pu y assister (un souci informatique m’a fait découvrir trop tard les nombreux mails qu’ils m’avaient envoyés). Mais, pour être allé aux autres festivals, j’ai été sincèrement touché que le film ait pu être primé parmi d’autres que j’ai pu voir et aimer. Bien que ce soit toujours bon de se rappeler que l’appréciation dans l’art reste subjective, ça aide toujours à panser les blessures encourues pendant des années de travail acharné.

 

Quelle est l’importance des festivals comme l’ÉCU pour promouvoir et soutenir les films et les cinéastes indépendants?

 

Promouvoir le cinéma indépendant est déjà une fin en soi et reste pour moi la seule voie possible pour que le cinéma puisse continuer de vivre, et non pas de survivre. D’accord, le cinéma a débuté comme une attraction touristique commerciale, mais son potentiel de créativité infini nous a très vite amenés à qualifier ce médium de 7ᵉ art. Aujourd’hui, on a régressé. On consomme presque tous essentiellement du « cinéma industriel ». Un cinéma qui, souvent, ne fait que répéter des formules qui marchent tant qu’elles apportent du profit, sans recherche profonde, généré par des producteurs et des anciens étudiants formatés, qui sont plus motivés par l’idée de faire un film plutôt que d’en ressentir un réel besoin, persuadés d’avoir le monopole de la culture du bon goût, d’avoir déjà tout compris et où tout discours apporté sera, au mieux, consensuel et, au pire, mercantile.

 

Promouvoir le cinéma indépendant, c’est prôner une réelle expression artistique qui n’est pas motivée par l’appât du gain, où le discours vient du cœur et où l’on cherche perpétuellement à percer les mystères de la cinématographie plutôt que de singer ce qui a déjà été fait encore et encore. Je ne pense pas que ce soit l’intention de tous les films indépendants, je dis juste que c’est le seul type de cinéma qui a le plus de chances d’avoir ce genre d’intégrité.

Pouvez-vous me raconter brièvement la genèse de Solitarium? Quelle a été l’inspiration derrière votre scénario?

 

Je venais de finaliser « Parias », une mini-série autoproduite (6x52’). En vue des nombreux postes que j’occupais aussi sur ce « film de 5h30 », cinq ans ont été nécessaires pour tout finir. Cinq ans que j’ai passés à mettre en image une histoire que j’avais écrite à 19 ans et dont je me sentais de plus en plus éloigné. Cinq ans à passer le plus clair de mon temps seul devant trois écrans à rester prisonnier dans le même univers. Et cinq ans à vouloir disserter l’idée que je me faisais du cinéma dans ce projet. Alors, quand je me suis retrouvé enfin libéré, ma décision était prise : le prochain projet allait prendre le contre-pied du précédent. Si « Parias » était ma « thèse » du cinéma : une série noire linéaire, en trois actes, pleine d’archétypes et contant une histoire, certes ambitieuse, mais néanmoins classique, Solitarium en serait l’antithèse : plus intimiste, proposant un système de narration sortant des sentiers battus et profitant pleinement de la liberté créatrice qu’apporte l’autoproduction. Pour ce faire, j’ai opté pour un mélange entre le « film choral » et le « film à sketch » en ne me donnant aucune limite de genre sur les différentes histoires racontées, tout en les faisant évoluer dans le même univers. J’ai entamé dès 2019 la production de plusieurs courts-métrages intimement liés entre eux, ainsi qu’un chapitre final qui recouperait toutes les péripéties entre elles dans un long-métrage proposant une réflexion sur la solitude : Solitarium. 

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Qu’est-ce qui vous a intéressé dans le thème de la solitude et de l’isolement en tant que scénariste et dans quelle mesure êtes-vous réflexif en tant qu’auteur?

 

Les années de solitude que j’ai passées en postproduction n’y sont pas pour rien, mais c’est surtout aussi parce que la solitude nous touche tous d’une manière ou d’une autre. Bien sûr, le discours développé tout au long du film sera plus complet que tout ce que je pourrais en dire ici, mais la solitude est aussi une thématique qui est un « cheval de Troie » idéal pour véhiculer une tripotée de sous-thèmes comme « la quête d’identité », « le mal-être occidental », « la responsabilité », « la cupidité », « l’honnêteté » (…). Des sous-thèmes qui, dans ce film, sont le plus souvent tournés en dérision dans l’espoir de faire relativiser le spectateur sur sa propre condition.

 

Parce que oui, à défaut d’en connaître la vraie mesure, être réflexif dans mes films est tout ce à quoi j’aspire maintenant. Le moralisme ou le militantisme sont des méthodologies qui ont pu me séduire à une époque, mais ils enferment le spectateur dans la vision étriquée d’un auteur persuadé de détenir une vérité qu’il souhaite répandre. La réflexivité tend à être plus impartiale et, aujourd’hui, je l’associe à ma volonté d’apporter une réflexion personnelle sur le monde, sans émettre directement de jugement défini et tout en restant le plus sincère et autocritique possible.

Dans quelle mesure la collaboration créative entre vous et votre équipe est-elle essentielle une fois le tournage d’un projet lancé?

 

Je suis infiniment reconnaissant du soutien de mon équipe et de leur maîtrise. Mais, à proprement parler, il n’y a pour l’instant pas de collaboration créative sur mes projets. Il y a bien sûr des propositions, notamment de la part des comédiens ou des techniciens, mais, pour tout dire, occuper autant de postes sur mes films m’a conduit à monter, malgré moi, une sorte d’autocratie. Ça peut faire peur dit comme ça, mais je préfère être une dictature artistique intègre plutôt qu’un collectif d’artisans hypocrite. Ce que je veux dire par là, c’est que bon nombre d’entre nous se souviennent uniquement du nom d’un réalisateur et lui attribuent tous les mérites sans prendre en considération tous les artistes de l’ombre qui sont derrière lui. Et ça, c’est quelque chose que je me refuse. J’ai conscience que cela puisse être perçu comme une pensée étriquée, mais si j’admets que le cinéma puisse être un art collectif, il s’agirait aussi d’admettre qu’il peut être un art plus individuel. De mon côté, je n’ai, pour le moment, pas su travailler autrement quand il s’agit d’une œuvre que je considère comme mon bébé.  

 

Vous accordez-vous une grande flexibilité avec votre scénario une fois le tournage commencé?

 

Pour ce film, sans l’ombre d’un doute. La particularité de ce projet étant que je n’ai pas tout planifié à l’avance et que chaque histoire naissait au fur et à mesure de la production. Je suivais avant tout mon cœur sans savoir à l’avance où le chapitre final, qui regrouperait toutes les histoires entre elles, allait me conduire. Autant dire que me faire produire ce film aurait été mission impossible… il aurait fallu que je rentre dans le bureau d’un producteur et dise : « Je vais faire un film. Je ne sais pas où je vais. Qui est avec moi ? »

Quelle a été la scène la plus difficile à écrire et à réaliser pour vous?

 

Il s’agit plus d’une partie « effets spéciaux » que « réalisation », mais je dirais quand même que ce sont les séquences où le nounours apparaît. L’acteur, Eddy Del Pino, qui avait la tête dans un ours en peluche, était en tenue verte pour être incrusté plus facilement en post-production. Mais toutes ses scènes comprenaient de la fumée ambiante, ce qui a compromis l’incrustation. J’ai dû alors détourer le nounours image par image, ce qui a pris sept mois et m’a conduit à un burn-out. Mon frère a d’ailleurs eu la gentillesse de faire le dernier mois de rotoscopie qui restait. Pour l’écriture, la scène finale est probablement le passage que j’ai le plus travaillé puisqu’elle synthétisait l’ensemble des discours. Mais cela a fini par payer puisque, quand on a tourné le monologue de fin du psychanalyste, c’était la première fois que j’ai pu dire qu’une prise était parfaite... mais c’était surtout dû à la prestation magistrale d’Eddy Frogeais qui avait fini par être vraiment possédé par son rôle. 

Avec le recul, y a-t-il quelque chose que vous auriez fait différemment sur Solitarium?

 

Avec les documentations que j’ai continuées d’accumuler et ce que j’ai appris sur le terrain, ce qui est sûr, c’est que je ferai les choses différemment pour mon prochain long-métrage. Mais les erreurs que j’ai faites dans Solitarium font partie intégrante de sa singularité. Une « antithèse » se devait d’être chaotique. Même si, pour mon bien-être, j’aurais peut-être dû moins prendre à la lettre ce vieil adage qui dit que « de la contrainte naît la créativité » et qui m’a souvent conduit à avoir un plaisir malsain à me mettre des bâtons dans les roues. En résumé, la post-production de ce film était cauchemardesque, mais elle était nécessaire pour me faire sortir de ma zone de confort.

En plus d’écrire et de réaliser Solitarium, vous avez également assuré la photographie, la musique et la post-production. Comment avez-vous géré tous ces rôles créatifs sur un long métrage comme celui-ci, et le referiez-vous?

 

À vrai dire, je ne sais pas vraiment quand est-ce que je vais lever le pied là-dessus. J’ai mis un peu plus de temps pour me mettre à composer mes propres musiques, mais, globalement, c’est une méthode de travail que j’ai depuis mes débuts... même si elle a plus de sens dans ce film sur la solitude. Je parlais tout à l’heure de la manière consciente ou inconsciente qu’avaient les réalisateurs de s’approprier les travaux d’artistes de l’ombre. C’est parce que c’est quelque chose qui m’a profondément marqué quand j’étais plus jeune. Une histoire que je répète souvent est que, petit, j’étais fan de Star Wars. J’avais même une photo de George Lucas accrochée dans ma chambre. Quand je faisais mes bandes dessinées et mes petits films, je me disais même de « penser comme George Lucas ». Et un jour, dans un making of, je l’ai vu entrer dans une salle où une cinquantaine d’artistes lui proposaient plein de designs différents pour la conception d’un seul personnage… j’ai pris ça pour un affront. J’étais persuadé que tout ce que je voyais dans ses films venait de sa seule imagination. C’était ma première chute d’idole. Alors, pour ne pas décevoir l’enfant que j’étais et tout faire pour ne pas « m’approprier le talent artistique d’autrui », je me suis dit que j’allais faire le plus de choses possible dans mes films. En plus d’avoir été un défi personnel, c’était indispensable à cette période, puisque, quand on commence à faire des films tout seul, on ne peut compter que sur soi. Et puis, pour finir, c’est devenu un besoin viscéral, comme si pratiquer tous les arts qui composent le cinéma me permettait de mieux comprendre la cinématographie dans son ensemble. Et vu que je vois la création comme une recherche perpétuelle, je n’aurais plus l’impression de chercher autant si je faisais moins de choses. Mais c’est vrai que plus le temps passe, plus c’est éprouvant et, malgré les 5 h 30 de film que représentait Parias, le fait que je vieillisse et la singularité expérimentale de Solitarium a fait de ce film de deux heures l’expérience de post-production la plus éreintante que j’aie jamais connue.

Avez-vous toujours eu une passion pour le cinéma et la narration?

 

Toujours. Dès mes premières années, ma difficulté à m’exprimer m’a tourné vers le dessin, puis la bande dessinée. Dans ma tête, je voyais mes histoires s’animer et parfois même s’accompagner de musique, mais l’époque et le milieu modeste dans lequel j’ai grandi me faisaient croire que c’était impossible d’en faire des films… jusqu’au jour où un intervenant dans une colonie m’a montré une table de montage... et le chemin des possibles s’est soudainement ouvert à moi. J’ai arrêté la bande dessinée, commencé une websérie humoristique (Tripeman) à quatorze ans, puis j’ai commencé la réalisation de son adaptation en long métrage (Tripeman - Legend), que j’ai sorti en 2007 dans le cinéma de la ville où j’habitais. Après ça, j’ai arrêté mes études et n’ai plus jamais rien fait d’autre que du cinéma.

"J’ai beau souvent me considérer comme relativiste et antidogmatique, mais malgré moi, j’ai une religion qui me colle à la peau, et c’est le 7ᵉ art."

Dans quelle mesure votre approche de vos projets cinématographiques a-t-elle évolué depuis Tripeman : Legend?

Si « Parias » était ma « thèse » et « Solitarium » mon « antithèse », « Tripeman - Legend » était clairement mon « essai ». Du haut de mes quinze ans, ma seule ambition était de voir si je pouvais faire un film d’une heure trente, juste avec une caméra DV et un micro intégré et accompagné d’amis pour jouer la comédie avant de le porter à l’écran (du moins, dans un cinéma). Je me doutais bien que le résultat allait être risible, mais justement, ça ne pouvait fonctionner que dans une comédie potache qui ne se prend jamais au sérieux. Ce n’est qu’après cette expérience que j’ai commencé à être dans une recherche plus profonde et qui allait, à chaque projet, de plus en plus loin. Mais l’ironie là-dedans, c’est que je n’ai jamais fait autant salle comble qu’avec Tripeman Legend... alors que c’était, sans aucun doute, mon film le plus médiocre.

Qu’est-ce qui vous intéresse tant dans le cinéma en tant que médium et qui sont les cinéastes qui vous ont inspiré?

 

Comme j’ai pu le dire grosso modo tout à l’heure, l’art a toujours été pour moi le meilleur support d’expression. La parole est trop faillible, et puis elle me faisait encore plus paniquer quand j’étais enfant. Alors que quand on prépare une œuvre, on a le temps de réfléchir à son discours, de le rendre moins impulsif, d’avoir recours au symbolisme ou à des métaphores pour la rendre plus attractive, ou bien de transmettre des émotions brutes comme dans la musique ou l’art dramatique. En plus d’être ma catharsis, le cinéma regroupe presque tous les arts et est pour moi le meilleur médium où épanouir pleinement sa créativité, maîtriser le plus de langages artistiques et se réinventer sans cesse. J’ai beau souvent me considérer comme relativiste et antidogmatique, mais malgré moi, j’ai une religion qui me colle à la peau, et c’est le 7ᵉ art.

 

Pour ce qui est des cinéastes, ils sont terriblement nombreux. Et ce qui est assez fou, c’est que quand je me rends compte que j’ai eu une inspiration inconsciente, c’est souvent ceux auxquels je m’attends le moins. Mais si je devais parler des cinéastes encore actifs qui continuent de me surprendre, Paul Thomas Anderson, Jaco Van Dormael et Darren Aronofsky sont ceux qui me viendraient en premier.

Quels sont les enseignements les plus précieux que vous avez tirés de Solitarium et comment vous aideront-ils pour vos futurs longs métrages?

 

Ils sont beaucoup trop nombreux pour tous les citer. Pour faire court, mon prochain long métrage, qui sera ma « synthèse », opérera une méthode de travail très différente en tentant de trouver un doux équilibre entre maîtrise et chaos.

 

Solitarium, lui, prônait d’abord le chaos pour ensuite être restructuré en post-production… une postproduction dont j’ai cru ne pas survivre. Et justement, pour contrebalancer ça, le prochain film aura aussi une préproduction beaucoup plus dense. Alors que je n’ai même pas encore fini le scénario, je prépare déjà la musique et une formule colorimétrique émulant aussi la pellicule que j’intégrerais directement dans la caméra équipée d’objectifs vintages très caractériels et combinés à des adaptateurs anamorphiques. Mais il y aura surtout un très gros travail en amont de l’éclairage et du jeu des comédiens. Le but étant de rendre le tout plus organique et de fuir le plus possible la post-production qui me révulse de plus en plus (surtout avec l’arrivée en masse de l’IA qui dévalorise les heures de travail que j’ai pu passer à faire des choses qui ne prendront bientôt qu’un clic pour des gens un peu moins grincheux et rétrogrades que moi à ce sujet).

Que révèle votre travail sur vous et votre vision du monde?

 

Je crois que mes films répondront mieux à cette question que les auto-analyses biaisées que je pourrais en faire. Mais c’est une vision qui, en tout cas, est toujours en mouvement.

Quel est le meilleur conseil qu’un autre cinéaste vous ait donné et auriez-vous des conseils à donner à un nouveau cinéaste?

 

Je n’ai pas vraiment eu de conseil de cinéaste que j’aie pu rencontrer, mais, pour ma part, je dirais:

 

Ne soyez ni consensuel, ni mercantile. Exprimez ce que vous avez en vous, c’est ce qui a le plus de chance d’être unique... et paradoxalement de parler aux autres.

Et enfin, quel message aimeriez-vous transmettre à votre public de Solitarium?

 

Le message le plus bienveillant que j’aie pu écrire dans un film est dans le monologue de fin de Solitarium, où le psychanalyste s’adresse en réalité directement au public. J’espère que, comme le reste du film, il pourra raisonner en vous.

© 2025 The New Current

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