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Cannes
Short Film Corner 2022 
 
Interview

Aïssa Diaby
Douleur silencieuse
12 May, 2022
version anglaise

Douleur silencieuse, est une fiction en langue française et Bambara mettant en scène, Ami, une jeune fille de 17 ans, studieuse et discrète qui porte un lourd secret en elle. Un soir, lors d’un dîner qui regroupe la famille entière, Ami tente de briser le silence.

 

Bonjour Aïssa, c'est super de pouvoir discuter avec toi, comment vas-tu après tout ce qui s'est passé?

Bonjour, le plaisir est partagé, je suis ravie d’échanger avec vous. Pour tout vous dire, je suis un peu stressée et c’est un peu la course pour les préparatifs de Cannes, les prochaines projections etc...

 

Avez-vous été capable de rester positif et créatif au moins?

Biensûr, mon crédo c’est de rester concentrer sur le positif. Comme mon actualité du mois de mai est assez riche, je me suis surtout concentrer sur la distribution et la promotion de mon court métrage. Mais la création ne me quitte jamais, dès que j’ai un moment ou une idée de scénario qui me vient, je me met à écrire.

 

Qu'est-ce que cela signifie pour vous d'être au Cannes Short Film Corner avec Douleur silencieuse et qu'espérez-vous retenir de cette expérience?

 

C’est une immense fierté pour moi bien que le short film corner ne soit pas la sélection officielle, il s’agit tout de même d’une curation des courts métrages les plus prometteurs venus du monde entier. Donc je suis vraiment très fière quemon tout premier court métrage y figure, ça me donne de la force pour la suite et surtout ça confirme mon envie de poursuivre dans le cinema et de donner le meilleur de moi même pour peut être un jour être en sélection officielle.

Pour moi, le Short film corner va être l’occasion de rencontrer des profesisonnels du cinema, des distributeurs, des acheteurs et des producteurs, ça va être beaucoup de networking. C’est vraiment une grande opportunité pour moi.

 

Dans quelle mesure des plateformes comme Cannes SFC sont-elles essentielles pour défendre et soutenir le format du court métrage?

 

Il nous met en relation avec les professionnels du court métrage, des réalisateurs primés des producteurs et ça c’est vraiment intéressant, car le cinema c’est vraiment un monde qui fonctionne avec le réseau, il faut connaitre les bonnes personnes et si comme moi on ne vient pas forcément de ce milieu il est plus difficile d’entrer en contact avec les” bonnes personnes”. En ce sens, le short film corner est une belle opportunité. De plus, j’aurai l’occasion de projeter mon film le mercredi 25 mai au palais H dans le palais des festivals de Cannes.

 

Pouvez-vous me dire comment est né Douleur silencieuse, ce qui a inspiré ce film?

 

Douleur silencieuse est née de mon envie de raconter l’histoire des victimes d’harcèlement sexuel au sein des familles. Il y a deux ans, dans ma famille avait éclaté un scandale de ce genre, un oncle avait agréssé une petite cousine à moi. Nous nous étions tous révolter contre cela, avec mes autres cousins cousines nous avons voulu monter l’affaire à la justice, mais la mère de ma cousine a préferé taire l’affaire pour ne pas briser l’harmonie des familles. Dès cas comme ça il en existe plein au sein de toutes les communautés et de tous les pays du monde. Le harcèlement sexuel au sein des familles, c’est un sujet tabou dont on ne parle peu et pourtant ça touche un grand nombre de jeune fille. Alors je me suis dit qu’il serait interssant de traiter ce sujet tabou, qui permettra par la suite de lever le voile sur cette thématique et permettre aux victimes de briser le silence.

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Douleur silencieuse est une histoire incroyablement puissante, aviez-vous des appréhensions à co-écrire un film qui traite d'un thème aussi puissant?

 

J’ai écrit le scénario seule, mais j’avais une consultante scénario qui était Tania de Montaigne, une écrivaine et femme de lettre  française qui a su m’aiguiller tout au long de l’écriture. J’avais hâte de travailler sur ce sujet mais en même temps j’avais quelques apréhension, car je ne voulais pas que mon film soit récupéré politiquement. De plus, je m’inscris dans ces jeunes réalisateurs noirs qui souhaitent changer l’image des minorités à la télévision mais en même temps cela ne veut pas dire que je ne vais pas traiter de problématique délicat au sein de nos communautés comme les violences sexuelles intrafamiliales. Donc j’avais quand même un peu d’appréhension par rapport à cela.

 

Comment s'est déroulée l'expérience de co-écriture de Douleur silencieuse avec Tania de Montaigne?

 

Alors comme je l’ai dit plus haut, ce n’était pas de la co-écriture, Tania était ma consultante scénario, et elle est géniale ¡ Elle m’a poussé à aller jusqu’au bout de mes idées à travailler mes personnages et revoir mon pitch. Tania a su m’aiguiller tout au long de l’écriture de mon scénario.

 

Vous êtes-vous permis une grande flexibilité dans votre scénario une fois que vous avez commencé à tourner?

 

Oui assez, en fait je me suis aussi adapté à mes acteurs. De base mon film devait être tourné en langue diakhanké, une langue de Guinée, mais finalement on l’a tourné en bambara car la majorité de mes acteurs comprenanais le bamabara. Aussi, au niveau du texte je laissais libre aux acteurs de reformuler les dialogues pour que ce soit le plus naturel possible.

 

Selon vous, quel a été le plus grand défi auquel vous avez dû faire face pour donner vie à ce film?

 

Pour moi l’un des défis c’était la manière dont allait être éclairé mes acteurs, je ne voulais pas qu’ils soient fimé en gris. Dans le cinema français les peaux noirs ressortent gris très souvent. Je voulais vraiment que les peaux de mes acteurs soient comme on les voient dans la vraie vie, c’est a dire une belle couleur marron, et je souaitais que l’image soit assez esthétique.

 

Douleur silencieuse est à la fois en français et en bambara, aviez-vous toujours voulu que ce court métrage soit bilingue?

 

Oui toujours, car pour moi il devait relater la réalité. Dans les familles bi-nationaux, très souvent à la maison les parents  parlent dans leur langue et pas en français. Alors pour moi il était clair que mon film aller être bilingue.

 

Avez-vous toujours eu une passion pour le cinéma?

 

Oui depuis toute petite j’aimais le cinema et le théâtre. J’avais débuté des courts de théâtre au collège et c’est d’ailleurs à ce momento là que j’ai mis en scène ma première pièce de théâtre appelée “le 5 boulevard de la république”, je crois que je devais avoir 12 ou 13 ans. Et puis l’envie de faire du cinema m’est surtout venu avec ma passion pour l’histoire africaine. Lorsque j’étais au lycée, j’ai eu cette envie de découvrir mes origines africaines, je pensé que ça devait être le fait que j’étais dans un lycée ou il n’y avait que des blancs et je subissais parfois des propos racistes, mais face à ça je n’avais aucun moyen de les répondres alors j’ai comencé à m’intéresser à mon histoire. Et à l’univeristé, j’ai fais une licence d’histoire avec une spcialité histoire de l’afrique, c’est là que j’ai appris les grands empire mandingues les royaume africains médiévales etc.. et  je m’étais toujours dit que c’était vraiment dommage de pas voir ces grands royaumes en film.

Alors mon envie de racconter des histoires surtout celles de l’afrique et de sa diapsora est né à partir de ce momento là.

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"De base mon film devait être tourné en langue diakhanké, une langue de Guinée, mais finalement on l’a tourné en bambara car la majorité de mes acteurs comprenanais le bamabara."

Selon vous, quelles ont été les leçons les plus précieuses que vous ayez apprises sur vous-même en faisant ce film?

La perséverance, j’ai vu que j’étais vraiment perseverante et que je savais ce que je voulais. Il n’est pas facile de faire un film, de dirgier toute une équipe de tournage etc.. Et il faut être suffisament perséveran, ne pas lacher ses idées mais aussi être à l’écoute des suggestions des techniciens  sur le plateau pour réussir son film.

 

Y a-t-il des conseils ou des astuces que vous pouvez désormais offrir à ceux qui envisagent de réaliser leur premier court métrage?

Je pense qu’il faut vraiment s’entourer de professionnels et de personnes compétentes que ce soit pour votre équipe technique de tournage ou pour vos acteurs entourez-vous des meilleurs. C’est important. Car si vous invitez des amies par ici là qui n’ont pas les compétences mais juste parce que vous vous entendez bien vous risquerez d’être déssus du resultat final. Et il improtant de faire les choses bien et d’aller jusqu’au bout comme ça vous n’aurez aucun regret.

 

Quels autres genres et thèmes cinématographiques avez-vous hâte d'explorer avec de futurs films?

 

Le prochain film que j’aimerai faire parlera de tout autre choses, je pensais à une histoire d’amour en afrique de l’ouest. J’aimerais montrer d’autres choses de l’afrique loin des clichés comme la guerre la famine ou les épidémies, on voit très peu d’histoire d’amour de film africain et on n’a besoin d’écrire un nouveau récit, on a besoin de voir de nouvelles figures de femmes noires et d’hommes noirs au cinema.

 

Et enfin, qu'aimeriez-vous que le public retienne de Douleur silencieuse?

J’aimerai surtout que ça provoque chez le spectateurs des questionnements, l’envie de débattre sur ce sujet d’en parler avec sa famille, ses amies, je veux que ça suciste le débat.

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